LES ROIS DU SINE FAYE

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 (Image adaptée au contexte)

Waagaan Tening Joom Fay (1230 - 1256)
Troisième roi du Sine, petit fils de Maissa Wally Dione, de père sèrère (Bougar Biram Faye) fondateur du pas parfois appelé le Sine Wagane. C'est lui qui affronté les notables sèrères opposés à la mainmise des guelwars sur le Sine (Gravrand 1983 et Diouf 1996) La tradition orale a gardé le souvenir de ces hostilités avec, dit Gravrand, ce véritable communiqué de guerre datant de plus de six siècles :
Ngor 0 Nguédémane, Wagane l'a tué !
Diogo Sagniane Diakanème, Wagane l'a tué !
Gawlo Bousnakh, Wagane l'a tué !
Lâ-Ndiougane de Diakhère, Wagane l'a tué !
Ndigue-a-Parare, Wagane l'a tué!
Djibane l'Aveugle de Podôme, Wagane l'a tué ! En disant: "Un aveugle ne saurait posséder un troupeau à lui, au lieu de ceux qui voient!".
Ce encore lui qui a introduit (14e siècle) les fameux djoun-djoung tambours royaux symboles du pouvoir. La capitale est actuellement située dans le village de Ndiongolor, situé sur la Nationale 1, à environ 10 km de Fatick.
Voici des éléments de chant de louange à sa gloire (Fata Ndiaye) partiellement repris par Youssou Ndour.
Dugu Dugu Wagané !
Yaakiis Wagane !
Garabel Wagane!
Xanjang Wagane !
Ces mots que l'on croit être les noms de sa descendance sont en réalité ses attributs : Dugu dugu est sa lance ; Yaakiis, ils sont coursier rapide; Garabel, son juron favori (Qui vient est cuit !) ; Xanjang, sa pipe

Wasilla Faye  (1297 - 1302)
 
Roi fondateur de Diakhao la dernière capitale du Sine (14e siècle). Elle est située à environ 40 km de Fatick. Wasilla Institute également avec son frère, l'un des cultes de Mindiss, le génie tutélaire de la ville de Fatick (Gravrand). Il s'agit du « Walla Sylla roi de Joala » d'origine portugaise (Nize de Moraes).



Latsuk Fañaam Fay (1688 - 1698)
Roi qui va diriger le Sine après le règne de Latsouk gnilane Samba Juf (Latsuk ñilaan Samba Juuf).

Latsuk Coro Fata Fay (1789 - 1802)
Roi qui va diriger le Sine après le règne de Amakodu Mahe Ngom Juf.

Njaka Ndoofeen Ñilaan Jogoy Fay  (1802 - 1810)
Roi qui va diriger le Sine après le règne de Latsouk Thioro Faye (Latsuk Coro Fata Fay).

Sanu Moon Fay   (1871 1878).

Sanou Mone Faye (Salmoon dans les poèmes de Senghor ou encore (Sann Moon Fay), traduit, Sanou (du village) de Mone.) Ce roi du Sine est le personnages sèrère le plus connu qui a porté ce prénom. Il est célèbre dans l'histoire du Sine autant pour sa brave légendaire faite « d'ubris », de démesure, que pour sa cruauté. Il serait né selon les légendes sous les auspices de génies puissants dont Kondron Sané divinté de la chasse ou Sanou la divinité de l'or (A H. Ba). Exilé dans le Baol alors qu'il était prince héritier (Boumi) il avait créé un campement avec ses partisans, nommé Nan Cungum : « J'attends la nouvelle » (de la mort du roi pour lui succéder). A la mort du titulaire qui n'était autre que Coumba Ndoffene le Grand, les membres du Collège des électeurs se hâtèrent d'introniser à sa place Sémou Maak Juuf (Sémou le Grand Diouf). Sanou marche sur Diakhao et monte sur l'arbre[1]. Un mort à mort est commis entre les deux prétendants. Pour mettre fin à son règne réputé difficile, les dignitaires prirent les dispositions mystiques nécessaires pour en venir à bout, lors de son dernier combat. Ses 7 batailles contre Sémou font l'objet d'une abondante littérature orale chantée. Yandé Codou Sène, le célèbre chanteur de Senghor, interprète de beaux passages de cette épopée. Bien que prince prudent et avisé, au départ, Sanou Mone tomba rapidement dans les excès de cruauté gratuite qui terroristisèrent ses plus proches partisans. Est-ce une conséquence du régime controversé de Sanou ? Après la mort, il ne reste plus que le rôle du patronyme Faye, j'ai perdu le rôle de cette famille dans la création et l'histoire du Sine. Comme d'autres souverains réputés sanguinaires il fait penser à cet adage peul rapporté par Amadou Hampaté Ba : « L'homme au pouvoir boit toujours trois verres ; "Le premier début est un verre de lait, le deuxième un verre de vin, le dernier un verre de sang."

[1] Il ne s'agissait évidemment pas d'un coup d'État comme nous l'avons malencontreusement écrit dans l'ouvrage Lances Males (1996).



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